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Bonne vision et bonne position : le duo gagnant au fauteuil

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Pour ménager son dos et sa vision, il est impératif d’adopter pour chaque secteur ou quadrant, une position qui soit la moins pathogène possible associée à une vision la plus optimale possible. Le tout assure des journées (et des années !) sereines au cabinet dentaire. Comment faire ?

Poste de travail, siège opérateur, aire de travail proximale, accessibilité à la zone bucco-dentaire, posturologie… Avant chaque acte toute une préparation doit être faite en amont. Tout comme, du côté de la communication pour fluidifier la séance : prévenir le patient en pré et peropératoire des changements de position. L’objectif : bien soigner son patient, tout en pensant à ménager sa santé en respectant les règles des bonnes pratiques, sans perdre trop de temps pour optimiser son rendement. Se déplacer, se contorsionner au cours d’une simple séance de détartrage pour mieux voir ne représente pas une bonne façon d’organiser ses sessions. 

Si la vision directe pour certains secteurs, et quand tous les intervenants (praticien, assistante, patient) sont ergonomiquement installés reste la vision de choix. Pour d’autres secteurs, tenir absolument à maintenir une vision directe n’est pas rationnel ni en ce qui concerne la posture, l’ergonomie, la gestion du stress… Le travail tête inclinée, fait que la ligne de vision n’est plus horizontale, conséquence : le cerveau doit reconstituer l’image non horizontale en image horizontale pour pouvoir l’intégrer !

Opter pour la vision indirecte

L’interposition d’un élément optique entre l’œil du chirurgien-dentiste et le champ opératoire dans la vision indirecte contraint à une accommodation pour contrôler les mouvements qui sont perçus inversés. Il suffit pour s’y habituer rapidement de placer le miroir à la bonne distance et d’habituer la main à faire évoluer l’instrument. Le développement du travail sous microscope et avec loupes, a changé les habitudes et les praticiens deviennent coutumiers de cette interposition d’un élément optique entre leurs yeux et leurs mains. Les microscopes éclairés par Led évitent l’usage du scialytique et disposent d’un jet d’air supprimant l’eau des sprays sur la surface du miroir, qui était l’une des causes la plus souvent invoquée de non-utilisation. Les pièces à main munies d’une caméra intégrée permettent de projeter une image grossie : la vision peut ainsi être horizontale, la distance focale réglée et l’image magnifiée, pour une meilleure lecture des détails. Pour mettre en place la vision indirecte, les sièges opérateurs et fauteuils doivent être adaptés, le travail en binôme à quatre mains systématisé et les dispositifs d’aspiration et seringues pour sécher les miroirs doivent être efficaces. 

La bonne position

L’angle formé par l’axe scialytique/zone buccale et l’axe œil du chirurgien-dentiste/zone buccale doit être égal à 15° à une distance située entre 25 et 30 cm. Les yeux du praticien regardent le champ opératoire, la tête légèrement inclinée en avant, tout en gardant les épaules bien droites. Pour bien voir tous les secteurs dentaires, le chirurgien-dentiste, au lieu de tourner lui-même sa tête, se contorsionner ou se pencher, doit pouvoir tourner la tête de son patient. Le déplacement de la tête du patient représente élément essentiel pour optimiser sa position : d’avant en arrière pour obtenir un angle jusqu’à 120° et donner une meilleure vision des faces occlusales et le mouvement de droite à gauche (sur une zone de 90°) permet d’améliorer la vision sur les faces vestibulaires ou linguales. 

Miser sur un bon éclairage

La fatigue visuelle du chirurgien-dentiste n’est pas seulement liée à une mauvaise posture : elle peut provenir d’un mauvais éclairage. Pour limiter les céphalées frontales ou s’interroger sur un changement de lunettes : miser sur la qualité et l’emplacement du scialytique. On sera particulièrement attentif aux ombres porteuses, préjudiciables pour des soins optimaux. Fixer le scialytique au plafond libère de l’espace autour du fauteuil et offre un meilleur éclairage en rétro. L’intensité lumineuse doit se rapprocher le plus de la lumière du jour (22 000 à 25000 Lux) avec système de refroidissement. 
Une mauvaise posture continue de la tête et une mauvaise vision provoquent une contracture musculaire se propageant jusqu’au crâne et explique certains maux de tête des chirurgiens-dentistes. A contrario un duo bonne vision et bonne posture assure définitivement de bien soigner en préservant son capital santé… et sans perdre de temps !