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Dentistes déconventionnés : pourquoi faire ce choix ?

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Une lettre recommandée adressée à l’Assurance maladie, un mois d’attente, à peine plus de démarches et le tour est joué : vous êtes déconventionné(e) ! Si dans les faits la réalité est plus complexe, notamment en raison d’un risque de fuite de la patientèle face à des tarifs plus élevés, nombre de jeunes chirurgiens-dentistes avouent envisager de quitter la convention. 

La démarche administrative est relativement simple à effectuer. Pourtant, le passage à l’acte n’est pas si aisé. Certains ont choisi de se déconventionner sur un coup de tête, beaucoup ont mûrement réfléchi avant de passer le cap. Tous font part d’un ras-le-bol face au système.

Sortir de la convention n’est pas un choix anodin. Pour les patients, consulter un praticien non-conventionné revient à tirer un trait sur une prise en charge de la CPAM, sans espérer pour autant une aide plus importante de la mutuelle. Conséquence directe du non-remboursement : une fuite de la patientèle dès le déconventionnement. Mais alors comment expliquer une telle prise de risque ? Pourquoi certains praticiens souhaitent-ils s’éloigner d’un « contrat » qui offre aux patients une importante prise en charge de leurs soins ? La raison est simple : de plus en plus de professionnels ne trouvent plus leur compte. Sentiment de ne plus exercer vraiment le métier pour lequel ils ont été formés, critiques face à une nomenclature jugée obsolète, tarifs en décalage avec les soins pratiqués, etc. Plus qu’un choix, le déconventionnement semble aujourd’hui résulter majoritairement d’un mécontentement de la profession, voire d’un véritable désenchantement.

Un sentiment de décalage avec la réalité

Ils se sentaient coincés dans un système incertain, dans lequel les rémunérations « semblent évoluer en-dehors de toute réalité sanitaire ». Ils avaient l’impression de ne plus pouvoir proposer aux patients « des actes assez sophistiqués », en adéquation réelle avec leur expertise et les avancées technologiques du secteur. Ceux qui ont déjà opté pour le déconventionnement insistent sur le décalage entre le cadre administratif dans lequel ils devaient exercer avant de franchir le pas et la réalité de leur pratique.

Disposer de plus de manœuvre pour effectuer des actes plus avancés, pouvoir passer plus de temps à conseiller les patients, mieux maîtriser leur activité : voilà ce qui a guidé des praticiens désireux de « faire primer la qualité sur la quantité ». Inquiets face à la valorisation financière de leurs actes par l’Assurance maladie, les « déconventionnés » se sentaient fragilisés financièrement dans leur pratique.

Même s’ils restent encore minoritaires à l’échelle du pays, le sentiment de gronde qui règne au sein de la profession est évocateur. Pour les faire revenir dans le système, certains disent espérer une meilleure valorisation de leurs actes, ou encore la mise en place d’un système à honoraires libres. La tendance ne semble pas, à ce jour, pencher en leur faveur.

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