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Les enjeux de prise en charge des patients à besoins spécifiques 

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Les personnes en situation de handicap ont très souvent plus de problèmes bucco-dentaires. Pourtant, une grande partie d’entre elles n’a pas suffisamment accès aux soins. Leur prise en charge reste problématique pour les chirurgiens-dentistes même s’il existe des évolutions, notamment ce qui concerne le plan tarifaire.

Pour les praticiens, soigner des patients dits « à besoins spécifiques » requiert une certaine adaptation au niveau comportemental, logistique et médical.

Rendre les lieux de soins accessibles

Même si la loi du 11 février 2005 a rendu obligatoire l’accessibilité des cabinets et établissements dentaires aux personnes en situation de handicap, la réalité demeure plus complexe. Les lieux de soins restent encore trop peu accessibles, notamment pour les personnes en fauteuil roulant. Au sein des cabinets, accueillir ces patients « à besoins spécifiques » demande aussi une certaine logistique. 

Certaines personnes ne peuvent par exemple pas monter sur le fauteuil en raison de handicaps physiques ou mentales. La prise en charge des patients autistes, notamment, peut s’avérer un casse-tête, le praticien et son assistante devant être en mesure d’anticiper une réaction agressive liée à un stress intense. Se posent alors toutes sortes de problématiques : éloignement nécessaire de certains instruments, adaptation de la lumière dans la salle de soins, etc.

L’accessibilité des cabinets dentaires reste ainsi un enjeu majeur dans la prise en charge des patients à besoins spécifiques.

Prendre le temps de la mise en confiance

Au-delà des enjeux logistiques, le véritable frein à cette prise en charge se situe au niveau comportemental. Pour procurer des soins aux personnes en situation de handicap (mental notamment), les praticiens font souvent preuve d’une appréhension logique. Les positions de travail doivent être repensées, l’emploi du temps aménagé. Surtout, une véritable mise en confiance doit être établie alors que nombre de chirurgiens-dentistes n’ont reçu aucune formation spécifiques sur les techniques comportementales leur permettant de rassurer ce type de patients.

Il est souvent nécessaire de faire des séances plus longues et plus complexes, mais aussi de tirer un trait sur certains soins. Dans ce contexte, beaucoup de praticiens rechignent à recevoir les personnes en situation de handicap. On en déduit que, pour être en capacité d’effectuer plus largement des prises en charge comportementales ou des soins sous Meopa, la formation des professionnels de santé doit être repensée urgemment.

Appliquer une tarification spécifique

On observe malgré tout une avancée permettant d’encourager les chirurgiens-dentistes à accueillir d’avantage de patients à besoins spécifiques. 

En 2020, l’application de l’avenant n°3 de la convention a permis de bénéficier d’une meilleure prise en charge de ces personnes au niveau tarifaire. Grâce à la mise en place d’une nouvelle grille des adaptations pour une prise en charge spécifique (Apecs), les praticiens ont la possibilité de mieux valoriser le temps passé au fauteuil avec les patients à besoins spécifiques. Par ailleurs, la revalorisation ne concerne plus seulement les personnes percevant l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) ou la prestation de compensation de handicap (PCH). Le champ des bénéficiaires a été élargi et des tarifs spécifiques peuvent s’appliquer dès lors que le chirurgien-dentiste rencontre des problèmes particuliers pour effectuer les soins (soucis de communication, nécessité de procédures facilitatrices, enjeux d’autonomie, etc.).

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